15 août 1912 - LA ROCHELLE Caserne Renaudin

La Rochelle le15 août 1912


Mon vieux copain
Tu dois te demander si réellement je vais excuser ton retard, et bien oui et c'est un pardon que nous devons compter à l'avance je l'espère car vois tu m'aperçois trop souvent hélas que j'en ai moi aussi à présenter des excuses. Mais cela ne fais rien comme tu le dis on oubli pas les vieux poteaux auxquels se rapportent tant de vieux souvenirs et ces petits retards un peu languissants mais liés d'un oubli total. Malheureusement trop fréquent dans notre métier comme tu pourras en juger toi même. Et crois bien que je le désire ce moment ce n'est pas que j'en suis heureux pour toi tu sais cher copain mais puisque tu dois y passer mieux vaut maintenant que plus tard. Aussi crois que vous serez les bienvenus pauvres bleus, pour nous reconnaître pour des anciens sans que nous ayons changer de physionomie pourtant. Tu verras comme cela va être dur d'être forcé de se séparer de ta brunette malgré que le départ n'est pas le plus dur mais c'est le moment de la séparation lors des permissions car là on a réellement conscience de ce puré de métier qui est encore bien plus em..., lorsqu'on à ses idées sur une gentille et adorable créature ce que je t'en félicite et serait content de la connaître dans cette attente présente lui quand même un petit bonjour. Je viens de passer quelques jours de bonheur à Saint Laurent. Hélas trop court car là la campagne est bonne tu sais. Je suis rentrée il y a dix jour et le cafard (remarque bien ce mot car tu le répéteras bien souvent) ne m'a pas encore quitté. Je me suis acquitté avec art de tes commissions même jusqu'à barber Abel et Robert. Tu me feras savoir, cher copain, le lieu d'incorporation ce sera toujours un plaisir car ensuite nous causerons d'avantage du métier en connaisseurs. Dans cette attente, bien des choses à ta famille. Je ne sais pas quand nous pourrons nous rencontrer.

Suite:
... je crois enfin que tu auras revêtu ce beau déguisement . Allez, encore une fois embrasse cette drolesse même pour moi si cela te fait plaisir et reçois de ton vieux copain une bonne ... très cordiale à toi.
H Boutau


Ma chambre est marquée d'une croix 1er étage venant du ciel.
Tu vas pouvoir juger de ce beau monument dans lequel on m'a contraint à un bail qui sera (sans rabiot) irrévocablement clos le 24 septembre 1913. Ce n'est pas une prison, mais je ne puis lui donner de meilleur qualificatif. Ne me prend pas pour un antimilitariste quand même car dans 4 à 5 ans au plus j'adorerais le métier.

Adieu et toujours malgré tout: Ton vieux Alex


A Boutaud

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire