23 novembre 1912 - CHERVES La Mairie


Samedi le 23 novembre 1912


Mon cher Georges

Je fais réponse à ta carte qui ma fait grand plaisir. J'attendais tous les jours pour te faire réponse. On va se fiancer le 8 décembre et je te promet que le temps me dure de n'être pas marié. Il faut que tu fasses de façon d'avoir la permission le 28 décembre pour être à la noce. Geneviève te renvoi un doux bonjour.

Je te serre amicalement la main. Adieu mon cher Georges

Soulier Alfred

20 novembre 1912 - Panorama de PARIS Vue générale


Paris le 20 novembre 1912


Cher Georges

Tu espères avoir une permission pour Noël et bien tu ne me verras pas à Croix de Pic car probablement que j'irai à Cognac que le 3 janvier pour 3 ou 4 jours seulement. Et encore, il n'y a rien de sûr, car je ne sais pas si ma patronne voudra. Mais, comme c'est une occasion qui se présente: c'est Gorges mon oncle qui se marie le 4 janvier alors tu penses que je veux y assister. Je lui ai fais ta commission et il n'est pas content de toi parce que tu ne lui écris pas. Alors à ce que je vois tu te plais bien dans ton nouveau métier et bien je désire que cela continu. S'il y a de la neige là-bas, a Paris il pleut tous les jours.

Est-ce que tu montes à cheval?

Reçois mon cher petit ami mes meilleurs amitiés.

Judith

15 novembre 1911 - ROYAN Bateaux de pêche à sec

   
  

La Rochelle 15 novembre 1911


Cher Copain
Merci de ton aimable carte que j'ai reçue à La Rochelle où je suis classé comme commis aux écritures. Pour le métier militaire ici c'est la purée et la grande, le soldat est mal vu et la ville est un trou. Tu me disque tu vas faire la noce de conscrits, dépêche toi à arriver. Ici, vois-tu, il est bon de prendre un bon gueuleton mais on voudrait bien trouver ceux et les coups à boire qu'on a pris de trop dans le temps jadis.
Vivement Noël où j'espère avoir une permission de quelques jours et te serrer la main de prés, te parler un peu du métier à vive voix.
Dans cette attente, reçoit l'amitié d'un copain un peu martyr.
Bonne poignée de main.
H Boutaud commis à la Sous Intendance de La Rochelle

20 octobre 1911 - BORDEAUX Palais de Justice

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Bordeaux, le 20 octobre 1911
Cher copain
Me voici dans ce drôle de métier que j'accepte très bien par force. Tu excuseras mon retard pour t'en parler ce serait un peu trop mais dans quelques jours quand je serai fixé sur mon travail je te détaillerai d'avantage. Dimanche j'étais en permission mais je sentais le bleu.Si tu viens à Saint Laurent pour la Toussaint je te serrerais la main personnellement. Dans cette attente amitié et bonne camaraderie. A. Bouteau 18ème section des commis et ouvriers militaires Caserne Pellefort Bordeaux


20 octobre 1912 - PARIS L'Opéra Comique


Chère mère.


N'étant pas comme ton fils tu n'as pas eu le plaisir d'aller voir Paris dont tu entends parler si souvent. Je t'en envoie un échantillon tu ne peux pas te figurer de ce que c'est. A Lure ce n'est pas si conséquent mais ce n'est pas mal tout de même. C'est tout à fait industriel, il y a de grandes filatures, de grandes fonderies et de grandes scieries. Aujourd'hui nous avons traversé la ville en promenade au pas. avec les étriers mais nous n'étions pas en tenues; nous étions en pantalon rouge et en bourgeron.

Ton fils pour toujours.

G Arlin

20 octobre 1912 - LURE L'hôpital Civil et Militaire




Toutes les meilleures amitiés de ton frère qui bien souvent pense à toi. Je te fais tous mes compliments tes lettres sont très bien faites et très bien écrites. Au mois de mars je pars pour Melun. C'est bien sur maintenant.

15 octobre 1912 - LURE Quartier Lassalle



Lure le 15 octobre 1912

Chère sœur
Je t'envoie par celle ci le beau château que j'habite depuis que je vous ai quitté et je t'en répond que déjà bien souvent j'ai monté les escaliers mais ça ne fait rien dans cette belle maison que je te fais voir et dans cette chambre que j'ai marquée d'une croix à la croisée on ne s'y ennuie pas , c'est le meilleur de mon temps qui passe là dedans. Quand je vous ai écrit je n'ai pas pensé à vous demander le temps qu'il fait à Croix de Pic; à Lure il fait en ce moment un temps du mois de mai. N'ayant plus de place je vous quitte en bonne santé et je vous embrasse de tout mon cœur.
George Arlin

15 octobre 1912 - LURE Quartier Lassalle




Lure le 15 octobre 1912

Chère sœur

Je t'envoie par celle ci le beau château que j'habite depuis que je vous ai quitté et je t'en répond que déjà bien souvent j'ai monté les escaliers mais ça ne fait rien dans cette belle maison que je te fais voir et dans cette chambre que j'ai marquée d'une croix à la croisée on ne s'y ennuie pas , c'est le meilleur de mon temps qui passe là dedans. Quand je vous ai écrit je n'ai pas pensé à vous demander le temps qu'il fait à Croix de Pic; à Lure il fait en ce moment un temps du mois de mai. N'ayant plus de place je vous quitte en bonne santé et je vous embrasse de tout mon cœur.

George Arlin


10 octobre 1912 - LURE Une fourragère



Lure le 10 octobre 1912

Chers parents.
Je réponds à votre lettre que je viens de recevoir avec plaisir surtout de savoir que vous êtes en bonne santé. J'ai reçu à très bon port toutes les lettres que vous m'avez envoyées. Je vous remercie beaucoup de leur contenu...mais je vous avez dit sur ma lettre de ne pas m'envoyer d'argent avant que je vous en demande car je n'en ai pas besoin. L'ordinaire est très bon mais on ne peut pas moins faire que de déjeuner un peu mais quand même je je veux pas en faire un abus.
Ce soir jeudi le régiment paye le repas des bleus et un bon gueuleton. Je vous raconterais ça la première fois que je vous écrirais. Je vous quitte en bonne santé et j'espère de vous trouver de même.
Votre fils pour toujours
Georges Arlin

15 août 1912 - LA ROCHELLE Caserne Renaudin

La Rochelle le15 août 1912


Mon vieux copain
Tu dois te demander si réellement je vais excuser ton retard, et bien oui et c'est un pardon que nous devons compter à l'avance je l'espère car vois tu m'aperçois trop souvent hélas que j'en ai moi aussi à présenter des excuses. Mais cela ne fais rien comme tu le dis on oubli pas les vieux poteaux auxquels se rapportent tant de vieux souvenirs et ces petits retards un peu languissants mais liés d'un oubli total. Malheureusement trop fréquent dans notre métier comme tu pourras en juger toi même. Et crois bien que je le désire ce moment ce n'est pas que j'en suis heureux pour toi tu sais cher copain mais puisque tu dois y passer mieux vaut maintenant que plus tard. Aussi crois que vous serez les bienvenus pauvres bleus, pour nous reconnaître pour des anciens sans que nous ayons changer de physionomie pourtant. Tu verras comme cela va être dur d'être forcé de se séparer de ta brunette malgré que le départ n'est pas le plus dur mais c'est le moment de la séparation lors des permissions car là on a réellement conscience de ce puré de métier qui est encore bien plus em..., lorsqu'on à ses idées sur une gentille et adorable créature ce que je t'en félicite et serait content de la connaître dans cette attente présente lui quand même un petit bonjour. Je viens de passer quelques jours de bonheur à Saint Laurent. Hélas trop court car là la campagne est bonne tu sais. Je suis rentrée il y a dix jour et le cafard (remarque bien ce mot car tu le répéteras bien souvent) ne m'a pas encore quitté. Je me suis acquitté avec art de tes commissions même jusqu'à barber Abel et Robert. Tu me feras savoir, cher copain, le lieu d'incorporation ce sera toujours un plaisir car ensuite nous causerons d'avantage du métier en connaisseurs. Dans cette attente, bien des choses à ta famille. Je ne sais pas quand nous pourrons nous rencontrer.

Suite:
... je crois enfin que tu auras revêtu ce beau déguisement . Allez, encore une fois embrasse cette drolesse même pour moi si cela te fait plaisir et reçois de ton vieux copain une bonne ... très cordiale à toi.
H Boutau


Ma chambre est marquée d'une croix 1er étage venant du ciel.
Tu vas pouvoir juger de ce beau monument dans lequel on m'a contraint à un bail qui sera (sans rabiot) irrévocablement clos le 24 septembre 1913. Ce n'est pas une prison, mais je ne puis lui donner de meilleur qualificatif. Ne me prend pas pour un antimilitariste quand même car dans 4 à 5 ans au plus j'adorerais le métier.

Adieu et toujours malgré tout: Ton vieux Alex


A Boutaud

9 janvier 1912 - LURE Vue sur la Sous-Préfécture




Lure le 9 janvier 1912


Chère petite frangine
Pour te prouver que je ne t'oublie pas je t'envoie une des principales vue de Lure. Ce n'est pas bien conséquent mais c'est tout de même un peu plus beau que Croix de Pique. Je t'apprend en même temps que je suis toujours en bonne santé et je désire que vous soyez tous les trois de mêmes. La prochaine fois que j'irai vous voir vous pourrez juger par vous mêmes que je ne me fais pas beaucoup de bile. J'ai encore engraissé depuis que je vous ai quitté pour le premier de l'an.
En attendant d'aller vous voir recevez chers parents mes meilleures amitiés de votre fils.
Ton frère qui t'aime pour toujours et qui t'embrasse de tout son cœur.