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En 1911, Georges part pour trois ans au service militaire. Il quitte pour la première fois sa Charente natale, ses amis et sa famille. Il est heureux. Trois ans c'est long et la guerre le rattrape, il part la fleur au fusil... Il en reste une correspondance que je souhaite partager en publiant jour après jour, 99 ans précisément après qu'elles furent écrites, ces dizaines de lettres et cartes. Epoussetons ensemble ces écrits, entrons dans l'intimité de ce jeune homme plein de vie...
20 octobre 1912 - PARIS L'Opéra Comique
Chère mère.
N'étant pas comme ton fils tu n'as pas eu le plaisir d'aller voir Paris dont tu entends parler si souvent. Je t'en envoie un échantillon tu ne peux pas te figurer de ce que c'est. A Lure ce n'est pas si conséquent mais ce n'est pas mal tout de même. C'est tout à fait industriel, il y a de grandes filatures, de grandes fonderies et de grandes scieries. Aujourd'hui nous avons traversé la ville en promenade au pas. avec les étriers mais nous n'étions pas en tenues; nous étions en pantalon rouge et en bourgeron.
Ton fils pour toujours.
G Arlin
20 octobre 1912 - LURE L'hôpital Civil et Militaire
Toutes les meilleures amitiés de ton frère qui bien souvent pense à toi. Je te fais tous mes compliments tes lettres sont très bien faites et très bien écrites. Au mois de mars je pars pour Melun. C'est bien sur maintenant.
15 octobre 1912 - LURE Quartier Lassalle
Chère sœur
Je t'envoie par celle ci le beau château que j'habite depuis que je vous ai quitté et je t'en répond que déjà bien souvent j'ai monté les escaliers mais ça ne fait rien dans cette belle maison que je te fais voir et dans cette chambre que j'ai marquée d'une croix à la croisée on ne s'y ennuie pas , c'est le meilleur de mon temps qui passe là dedans. Quand je vous ai écrit je n'ai pas pensé à vous demander le temps qu'il fait à Croix de Pic; à Lure il fait en ce moment un temps du mois de mai. N'ayant plus de place je vous quitte en bonne santé et je vous embrasse de tout mon cœur.
George Arlin
15 octobre 1912 - LURE Quartier Lassalle
Chère sœur
Je t'envoie par celle ci le beau château que j'habite depuis que je vous ai quitté et je t'en répond que déjà bien souvent j'ai monté les escaliers mais ça ne fait rien dans cette belle maison que je te fais voir et dans cette chambre que j'ai marquée d'une croix à la croisée on ne s'y ennuie pas , c'est le meilleur de mon temps qui passe là dedans. Quand je vous ai écrit je n'ai pas pensé à vous demander le temps qu'il fait à Croix de Pic; à Lure il fait en ce moment un temps du mois de mai. N'ayant plus de place je vous quitte en bonne santé et je vous embrasse de tout mon cœur.
George Arlin
10 octobre 1912 - LURE Une fourragère
Chers parents.
Je réponds à votre lettre que je viens de recevoir avec plaisir surtout de savoir que vous êtes en bonne santé. J'ai reçu à très bon port toutes les lettres que vous m'avez envoyées. Je vous remercie beaucoup de leur contenu...mais je vous avez dit sur ma lettre de ne pas m'envoyer d'argent avant que je vous en demande car je n'en ai pas besoin. L'ordinaire est très bon mais on ne peut pas moins faire que de déjeuner un peu mais quand même je je veux pas en faire un abus.
Ce soir jeudi le régiment paye le repas des bleus et un bon gueuleton. Je vous raconterais ça la première fois que je vous écrirais. Je vous quitte en bonne santé et j'espère de vous trouver de même.
Votre fils pour toujours
Georges Arlin
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